Présenté au salon Educatec-Educatice en version beta, le logiciel Sankoré 3.1 ouvre de nouvelles perspectives dans l’utilisation des tableaux blancs interactifs.
La naissance d’Uniboard à Lausanne
L’histoire de ce logiciel commence en 2003. L’Université de Lausanne fait alors construire des auditoires de très grande taille, et recherche une solution pour équiper ces nouveaux bâtiments en préservant le confort visuel de ses étudiants :
« Nous cherchions une solution pour les grands auditoires du nouveau bâtiment de l’Unil. Les éditeurs des deux principaux logiciels avaient refusé de modifier leur produit pour nos besoins. Avec le budget prévu pour financer ces adaptations, l’Unil a lancé sa propre solution. »
Le logiciel Uniboard voit alors le jour, créé en collaboration avec des professeurs de l’Université, des spécialistes de la communication, des neuropsychologues et des développeurs informatiques. Un des principaux buts poursuivis par l’équipe de développement est que l’outil soit aussi simple à utiliser qu’un tableau noir traditionnel.
A l’origine, le logiciel est utilisé par les enseignants en combinaison avec une tablette graphique et un rétroprojecteur. Il est cependant particulièrement adapté à une utilisation sur TBI.
Uniboard devient Sankoré : le numérique au service de l’éducation en Afrique
Lors du sommet franco-britannique de mars 2008, la France s’est engagée à atteindre les Objectifs du millénaire en matière d’éducation en Afrique : tous les enfants du continent devront être scolarisés avant fin 2015. Nicolas Sarkozy confie alors à Alain Madelin la mise en œuvre de cet engagement.
Le programme Sankoré a été présenté et validé lors de la Rencontre sur la solidarité numérique au service de l’éducation organisée en janvier 2009 à Bamako, autour des Chefs d’Etat du Mali et du Sénégal et de représentants gouvernementaux de nombreux pays africains. Il est soutenu par la France au travers du Groupement d’Intérêt Public pour l’Education Numérique en Afrique (GIPENA) et de la Délégation Interministérielle à l’Education Numérique en Afrique (DIENA).
Dans le cadre de ce programme, la France a racheté les droits du logiciel Uniboard et l’a rendu libre et gratuit :
«Nous voulons devenir les Firefox des tableau interactifs, compare Cyril Pavillard d’Uniboard. Actuellement Smart et Promethean représentent 70% du marché des tableau interactifs et ils font tout pour le verrouiller.»
Un logiciel open source, libre et gratuit
Ce logiciel universel peut donc être utilisé, dupliqué, modifié, diffusé. Il pourra être en permanence perfectionné et adapté à de nouveaux besoins grâce au libre accès à son code source, contrairement aux logiciels de TBI propriétaires.
Sankoré 3.1 est disponible en version beta pour Windows ou pour Mac. Il est fourni avec :
- un manuel d’utilisation
- un guide de création de ressources pédagogiques
- un tutoriel de création de cours
Le site www.sankore.org a l’ambition de devenir un vaste écosystème de création et de partage de ressources éducatives numériques libres et gratuites. N’attendez plus pour télécharger Sankoré 3.1 !
Gageons que l’arrivée de cet acteur gratuit devrait chambouler le marché actuel du logiciel pédagogique. Cela devrait contraindre les constructeurs actuels à baisser le prix de leurs solutions, ou à proposer des logiciels toujours plus performants pour résister à la concurrence.
Vous avez testé le logiciel Sankoré ? Venez partager vos premières impressions sur le sujet du forum consacré à cette nouvelle solution.
comme tout outil, tout dépend de celui qui l’utilise, c’est donc un état d’esprit particulier qui nécessite de LAISSER faire les élèves avec le stylet sur le tableau ou avec la palette depuis sa table, une simple souris sans fil peut d’ailleurs aisément remplacer sans difficulté un tbi, associée à un logiciel comme pointofix ou sankoré, vous faites de l’interactivité et c’est bien cela qui compte; encore faut-il le vouloir…et ça, ce n’est pas gagné, loin s’en faut! il y a 3 tbi dans mon bahut et j’entends en conseil de classe que certains se sentent « obligés » de faire des cours magistraux parce que telle ou telle classe est trop passive, or aucun élève n’a l’occasion d’utiliser ce fameux tbi qui signifie finalement « tableau blanc inactif »…
Bonjour Nilocram,
Je pense que vous devriez contacter directement l’éditeur du logiciel via le formulaire suivant : http://www.sankore.org/le-programme-sankore/nous-contacter.
J’ai essayé d’installer Sankorè 3.1 pour windows, mais au lancement (windows xp) il s’affiche ce message d’erreur: « Unable to execute file Sakoré 3.1.exe CreateProcess failed; code 14001 »
Dommage 🙁
Les idées ne manquent pas..
1) Vous analysez des exercices en classe avec les élèves.
2) Ils résolvent ces exercices en groupe.
3) Ils préparent une présentation de la résolution à l’aide du logiciel du TBI.
4) La présentation et la résolution sont analysées en classe.
5) La résolution est corrigée.
6) La résolution est partagée sur Internet. Chaque élève pouvant ainsi revoir l’exercice…
Est-ce magistral ?
@ Bernard
Si je comprends bien votre point de vue, vous craignez que le TBI ne favorise une pédagogie magistrale et indifférenciée, sans adaptation aux besoins de chaque élève.
L’Expertise relative aux usages du tableau blanc interactif en école primaire, commandée par la SDTICE en 2005, a pu montrer que, loin d’imposer un enseignement à « une vitesse », le TBI pouvait au contraire favoriser une pédagogie différenciée (page 23) :
« […] 67% des enseignants utilisent le tableau interactif afin de gérer l’hétérogénéité du groupe classe. […] Il s’avère que le tableau interactif étant connecté à un ordinateur, les enseignants jonglent facilement avec différents fichiers et peuvent, par conséquent, apporter différents niveaux de précisions en fonction des besoins des élèves. Pour avoir entretenu un grand nombre d’élèves, nous pouvons attester que cette démarche est véritablement efficace et qu’elle permet bien d’appliquer une pédagogie plus différenciée que dans les classes non équipées de tableau interactif. »
La question de savoir si TBI = magistral est un débat récurrent, abordé avec beaucoup de subtilité par Annabel St-Paul dans son article « Le TBI, outil symbolique de la numérisation de l’école, favoriserait-il la pédagogie frontale? ».
Pour approfondir la question, vous pourrez également trouver sur le site de l’Agence nationale des usages des TICE des exemples vidéo de l’utilisation du TBI en classe.
D’un point de vue un peu caricatural j’en conviens, le TBI reste dans le domaine du «faire voir, à une vitesse» plutôt que du «faire faire à chacun son rythme». Il risque de renforcer une conception de l’enseignement et de l’apprentissage que je ne partage pas. Mais j’admets qu’il pourrait être utilisé différemment. Dispose-t-on d’exemples d’usages qui contredisent radicalement ce point de vue ?