Une différence de taille
De 2 ans à 11 ans, durant les neuf années du parcours primaire, les enfants changent beaucoup de taille. Pour cette raison, les écoles primaires (élémentaires et maternelles) sont généralement équipées avec des écrans numériques interactifs et autres systèmes réglables en hauteur. Cependant, ce n’est pas la seule considération à prendre en compte. Ce petit article se veut un guide de réflexion pour vous équiper le mieux possible.
Les tailles des écrans numériques interactifs (ENI)
Les gammes d’ENI comportent des modèles qui vont du simple au double. On parle généralement de leur diagonale et pour simplifier les choses, on l’exprime en pouces.
Ceci fait qu’il n’est pas facile de se repérer. Voici donc quelques indices :
Les formats des ENI
La diagonale est exprimée en pouces. La taille d’écrans numériques interactifs la plus courante est 75 pouces, ce qui fait environ 190 cm. Cependant, cette indication ne suffit pas.
Il existe plusieurs formats d’écrans, comme le 4/3 ou 16/9 qui sont les plus courants. On comprend donc qu’avec la même diagonale, deux écrans peuvent être de proportions très différentes.
Cependant, pour les écrans interactifs numériques, contrairement aux écrans d’ordinateur et au TBI, il se dessine un format relativement standard autour du 16/9. Cela s’explique par la disponibilité des dalles qui sont rentabilisées par les usages grand public et qui se doivent donc d’être à ce format pour être compatible avec la télévision.
Les écrans interactifs sont donc généralement plus allongés horizontalement que leurs ancêtres TBI (Tableaux Blancs Interactifs) qui étaient majoritairement en 4/3 et plus rarement en 16/10.
Les diagonales des écrans numériques interactifs
Comme pour les téléviseurs, il existe plusieurs tailles pour les écrans numériques interactifs (ENI). Cependant, contrairement aux téléviseurs, plus grand ne veut pas forcément dire mieux adapté.
En effet, si c’est pour faire du home cinéma on peut avoir envie d’avoir l’écran le plus grand possible pour s’immerger dans le film, il ne faut pas oublier qu’un écran tactile interactif est avant tout destiné à être manipulé.
La question de l’immersion est moins sensible puisqu’on l’utilise de très près, au maximum à longueur de bras. Le point sensible en revanche est qu’il faut pouvoir atteindre toutes les parties de l’écran, y compris celles situées tout en haut. Ainsi, il conviendra de trouver une diagonale qui permettra une bonne visualisation pour ceux qui sont loin de l’écran tout en permettant aux intervenants d’utiliser la surface.
À quelle hauteur positionner un ENI ?
Un autre point essentiel est la hauteur de l’écran. Un écran de 98 pouces dont le bas est à un mètre du sol ne pourra être utilisé que par des basketteurs professionnels. Il va donc de soi qu’à l’école, il convient de fixer l’écran notablement plus bas que pour les usages dans le monde des adultes.
Là encore, l’âge et donc la taille des enfants est importante à prendre en compte. En général, il est peu pertinent d’utiliser des écrans de plus de 75 pouces en primaire, sauf à les placer relativement bas.
Ce qui se faisait avec les tableaux à craies ou feutres
Il n’y a pas de norme, plutôt des coutumes. Les tableaux scolaires (blancs, verts, noirs) font généralement entre 1 et 1,20 m de haut et ont une largeur aux alentours de 2 m, 2,40 m. Souvent, ces tableaux sont équipés de volets mobiles qui se replient par-dessus le panneau principal et permettent ainsi de le masquer, tout en ayant des surfaces d’écriture complémentaires.
Les supports réglables en hauteur
Si sur un tableau traditionnel, l’impossibilité d’accéder aux parties supérieures est une gêne, c’est à la fois plus contraignant et plus simple avec les écrans numériques interactifs.
En effet, l’élève de petite taille peut écrire à sa hauteur et l’enseignant peut faire glisser son tracé dans la partie supérieure de l’écran, ce qui est bien sûr impossible avec un tableau traditionnel.
Par contre, l’élève ne pourra pas atteindre les parties supérieures de l’écran et donc les menus des logiciels qui n’ont pas été conçus pour un usage sur ce type d’outil. Cela peut inciter à utiliser des TBIciel (logiciels dédiés aux surfaces interactives de grande taille).
Il est donc devenu très vite évident qu’un réglage en hauteur facile des écrans numériques interactifs serait un plus. Désormais, la plupart des installations se font avec des supports réglables en hauteur.
L’avantage du réglage en hauteur est que l’on peut descendre l’écran à la hauteur d’utilisation des élèves et ensuite remonter l’écran pour que les élèves du fond de la classe puissent voir ce qui a été réalisé.
Les systèmes de débattement en hauteur permettent, suivant les modèles, des déplacements compris entre 40 et 70 cm.
C’est avant tout une question de pédagogie
En primaire, les élèves sont beaucoup sollicités pour se rendre au tableau. Il convient donc d’adapter les écrans numériques interactifs à ces interventions.
Dans un amphithéâtre pour un cours magistral, il suffit que l’écran soit le plus grand possible, c’est-à-dire qu’il est le plus grand que puisse utiliser l’enseignant. C’est le domaine où les grands écrans de 98 pouces ont toute leur place.
Adapter les écrans numériques interactifs à sa pédagogie
On pourrait également inverser cette proposition, l’arrivée d’un nouvel outil permet en effet de faire évoluer sa pratique.
En maternelle, on utilise souvent le point rassemblement, un lieu où on construit le langage, on écoute des histoires, ou on apprend la vie en société.
Les élèves sont assis au sol ou sur des sièges bas et l’enseignant est également proche du sol. Cela limite ses possibilités d’intervention sur l’écran, il ne peut pas aller dans le haut de l’écran sans se lever si celui-ci est trop grand et il lui est difficile d’atteindre l’extrémité horizontale opposée si l’écran est trop large.
Il arrive donc qu’en maternelle, on adopte des installations très basses des écrans, parfois moins de 30 cm et qu’on privilégie des tailles modestes pour les écrans, de l’ordre de 65-75 pouces.
Pour les élèves plus âgés, on recourt moins à ce point de rassemblement. C’est sans doute dommage, car c’est la meilleure organisation pour les séances de recherche/construction. Les élèves sont proches de l’écran et peuvent donc facilement y intervenir. Cela donne une dynamique très favorable, car l’activité n’est pas perturbée par les déplacements des élèves depuis leur place dans l’autobus…
Donc, pour les classes élémentaires qui aiment utiliser cette configuration, il peut être utile d’avoir un écran numérique interactif qui puisse descendre relativement bas, quitte à prendre un support avec un grand débattement pour permettre à la fois les activités assises et celles où les élèves doivent voir l’écran depuis leur place, en classe.
Il y a toujours de la place sur les écrans numériques interactifs (ENI)
La grande taille de certains tableaux à craies ou à feutre provient de ce que l’enseignant peut avoir besoin de beaucoup d’espace pour un cours, mais aussi qu’il souhaite conserver visible des éléments pour pouvoir y revenir ensuite.
Les ENI et avant eux les TBI, permettent d’apporter de belles solutions à ce problème. En effet, lorsque l’on a plus de place sur une page en cours de réalisation, on a trois alternatives.
Zoomer pour faire apparaître de la surface vierge
Cela paraît au premier abord une bonne idée, mais bien sûr, cela entraîne une diminution de taille des éléments à l’écran. Ils deviennent donc généralement illisibles, ce qui oblige à faire des manipulations pour agrandir, rétrécir et au final, le résultat peut paraître un peu confus, tous les éléments n’ayant pas été nécessairement tracés à la même échelle (différents niveaux de zoom).
Réorganiser les éléments à l’écran
Cette technique permet de déplacer ce qui a été déjà écrit et tracé pour le placer à un endroit plus favorable. Cela permet à la fois de mieux organiser la vue, mais aussi de dégager de l’espace libre.
Contrairement à l’usage du zoom, cela ne change pas la taille des différents éléments (sauf si on le souhaite).
On peut faire cette manipulation après la classe, mais l’avantage de le faire avec les élèves est que l’on construit la future trace écrite qui sera ainsi plus facile à comprendre lorsque les élèves la réviseront.
Créer une nouvelle page
Cela permet de partir de la page blanche, mais on peut également faire venir sur cette nouvelle page un élément que l’on aura copié de la page précédente, voire toute la page précédente. Ce dernier point est intéressant quand on veut étudier une variante. Sur la première page, on étudie une possibilité et sur la seconde, on suit des pistes distinctes.
Un bonus pour les apprentissages
Au final, il est possible de garder toutes les étapes d’un cours, contrairement à ce qui se passe avec un tableau traditionnel où on efface la plus grande partie pour ne conserver que le résultat.
Conserver la trace complète peut aider les élèves à retrouver le cheminement, la démonstration, la construction. Un élève qui n’a pas compris et souhaite revoir un point pourra demander à l’enseignant de revenir à une page spécifique alors que sans cela, l’enseignant serait obligé de reconstruire le tableau de mémoire et même dans un premier temps, il pourrait éprouver des difficultés à identifier ce dont parle l’élève.
La grande taille d’écrans numériques interactifs n’est donc pas l’élément essentiel lors du choix
Grâce à ces capacités de mémorisation et de retour en arrière, l’écran interactif permet de mieux organiser les traces écrites. Il permet également de présenter un seul élément d’étude à la fois. Cela facilite la concentration des élèves qui ne sont pas attirés par des éléments étrangers à la leçon en cours et qui encombrent bien souvent les tableaux traditionnels, car il n’est pas pertinent à ce moment de les effacer.
On se rend donc compte, qu’un ENI sensiblement plus petit que les tableaux traditionnels est tout aussi efficace, voire plus, car très lisible et qu’il compense sa moindre taille par une meilleure organisation des pages et données.
Souvent, le recours aux très grandes tailles d’écran est causé par la crainte de manquer de place, surtout que l’on écrit généralement plus gros sur un écran interactif. Ce point n’est pas négatif, au contraire, il facilite la lecture par les lecteurs faibles ou éloignés de l’écran. Pour les élèves qui pourraient d’inquiéter de voir d’un bloc un texte long, la segmentation permise par l’écran permet de ne présenter qu’une unité d’étude à la fois. Cela évite la panique chez les élèves un peu faibles.
Calculateur de position des écrans en fonction des supports réglables en hauteur
Pour cet exemple, nous prenons les supports Conen qui ont la particularité d’être particulièrement modulaires.
On peut choisir deux hauteurs de colonnes, une avec une variation de 50 cm et l’autre avec une variation de 70 cm. Ces colonnes peuvent être adossées en fixe à un mur, en fixe au milieu d’une pièce ou installées sur des supports mobiles.
Dans le tableau suivant, vous trouverez les hauteurs du bas et du haut de l’écran en fonction des positions de la colonne, complètement abaissée et en position la plus haute. Les données les plus importantes sont les données du support réglé en position basse, en position haute, tous les pieds permettent une hauteur maximale largement suffisante pour le primaire.
En conclusion
Il est intéressant de pouvoir choisir la taille et le système de l’installation en fonction du niveau de classe. Bien sûr, il y a toujours la possibilité de rajouter une estrade pour que les élèves puissent atteindre les parties supérieures de l’écran, mais cela apporte une insécurité pour les élèves qui peuvent tomber, ou l’enseignant qui peut se prendre les pieds dedans.
Le réglage en hauteur semble donc à privilégier, qu’il soit électrique ou mécanique. Dans ce cas, les supports sont équilibrés. Ils permettent de monter et descendre l’écran avec deux doigts.
En conséquent, dans certains cas, il est possible que vous puissiez acheter des ENI un peu plus petits que ceux initialement prévus. Cela vous permettra de dégager un budget pour des éléments et accessoires qui pourront rendre encore plus efficace votre investissement. Par exemple, un OPS (ordinateur intégré dans l’écran), un support mieux adapté, un visualiseur ou une caméra de visio à la hauteur…
C’est d’ailleurs l’objet d’un dossier sur les accessoires de écrans interactifs numériques que vous pouvez retrouver ici …
Bonjour, Professeur des écoles en maternelle je souhaite demander en investissement un écran tactile interactif pour ma classe et toute l’école. J’aurais besoin d’un devis à proposer à la mairie.
Après quelques lectures sur internet, je pense qu’un écran correspond mieux à nos attentes qu’un TNI ou un VNI mais peut-être pourrez-vous me le confirmer ou pas?
Notre écran doit être suffisamment grand pour remplacer un tableau blanc.
Il doit pouvoir être sur un support très stable (utilisation par les jeunes enfants dans la classe) , sur roulettes pour être déplacé dans les classes, sur support réglable en hauteur pour être adapté à la taille des élèves de la PS à la GS et même assez haut pour remplacer une télé dans un préau.
Il doit pouvoir être autonome (avec seulement un clé usb contenant ce qu’on veut projeter) sans qu’on soit obligé d’y relier un ordinateur. Il doit pouvoir contenir des haut-parleurs intégrés par exemple. Mais j’aimerais aussi pouvoir y relier mon ordinateur portable si besoin.
Il doit pouvoir être utilisé dans les classes même quand il y a beaucoup de soleil (contrairement au VNI que nous avons à l’école et qui nécessite de travailler dans un dortoir volets fermés).
Il doit pouvoir être utilisé avec le doigt par les enfants… donc une surface peut-être mate plutôt que brillante?
Je voudrais l’utiliser en créant moi-même mes exercices et aussi utiliser des jeux à disposition des enseignants sur internet et je ne sais pas s’il y a des différences entre les matériels que vous proposez, si on est contraint d’utiliser un seul logiciel précis fourni avec l’appareil ou pas?
Enfin, si nous pouvons privilégier du matériel et logiciels français, ce serait mieux.
Avez-vous des configurations à nous proposer avec les prix pour que nous puissions faire notre demande d’investissement (à renvoyer impérativement avant le 1er septembre en mairie)?
Je vous remercie
Ghislaine FAVIER
Bonjour Ghislaine
Je vois que vous avez lu avec attention nos dossiers.
Effectivement, l’écran interactif est aujourd’hui le meilleur choix possible pour l’enseignement pour toutes les qualités que vous avez souligné.
Les différences entre les différents modèles concernent l’ergonomie, le logiciel livré avec l’écran… Toutes les solutions sont adaptées à un travail en classe, ce qui pourra orienter votre choix sont les solutions adoptées par les collègues d’autres établissements avec qui vous travaillez (commune, circonscription, correspondants…). Il existe cependant des passerelles permettant de convertir de façon plus ou moins respectueuse les documents.
Vous pouvez utiliser le logiciel de votre choix, même si un logiciel est fourni avec le matériel.
http://www4.ac-nancy-metz.fr/tice57/spip.php?article179 Open Board et Open Sankore sont des logiciels français gratuits pour l’enseignement. Vous pouvez les utiliser quelque soit la marque de votre équipement.
La surface de l’écran doit être finement dépolie pour que les doigts glissent facilement dessus. Ce n’est pas comme avec les tableuax interactifs utilisés avec des vidéoprojecteurs où la surface doit être mate pour éviter le point chaud du projecteur.
Un écran interactif peut s’utiliser avec les volets ouverts. Évitez juste le soleil direct sur sa surface.
La plupart des écrans comprennent un ordinateur Android intégré permettant de lire le contenu de la clef USB et bien sûr, tous possèdent une ou plusieurs entrées pour brancher un ordinateur.
Ils sont aussi des enceintes incorporées, suffisamment puissantes et qualitative pour ne pas nécessité d’autres système de sonorisation (ce qui n’est pas le cas des VNI dont la puissance et la qualité son limités par le rsique de vibration qui pourrait endommager la lampe).
Bien cordialement