La fermeture des écoles et le confinement ont renforcé la nécessité de garder un contact à distance avec les élèves.
Dans le secondaire et dans certaines écoles primaires, l’ENT (Espace Numérique de Travail) est destiné à cet usage. Cependant, ces dispositifs ne sont pas toujours conçus pour une utilisation aussi intensive et il est bien d’y associer d’autres outils.
ENT, l’espace numérique de travail
Chaque région, département ou commune peut avoir choisi un Espace Numérique de Travail différent de ses voisins. Il y a donc une très grande variété d’ENT. Certains comprennent des briques logicielles permettant du travail en direct, d’autres pas. Certains permettent de partager de nombreux documents multimédias, d’autres pas.
Pour simplifier la vie des familles et des enseignants, il est préférable de s’appuyer en premier lieu sur l’ENT déjà utilisé. S’il manque des briques importantes, il sera possible d’utiliser des services annexes.
Par exemple, une vidéo mise en ligne sur Youtube pourra être référencée dans l’ENT. Les élèves pourront la consulter à leur rythme en fonction de leur emploi du temps. Les enseignants pratiquant la classe inversée sont déjà bien rodés à cette pratique.
La nécessité de temps réel
Dans le télétravail en général, il y a régulièrement des moments de synchronisation. Des procédures qui permettent de garder la cohésion de l’équipe. Il peut s’agir de réunions hebdomadaires, de conférences par téléphonie ou vidéo.
Les écoles sont moins habituées à ces procédures, à quelques exceptions près. Certains élèves malades devant être pris en charge depuis leur maison bénéficient déjà de la visioconférence. Cela leur permet de rester en contact avec leur classe. Ils peuvent, par le biais de la visioconférence poser une question ou intervenir comme ils le feraient en classe. Des caméras permettent d’avoir une vue de la classe et éventuellement de l’élève isolé. Le logiciel de visioconférence permet de transmettre également l’image de l’écran interactif de la classe à l’élève malade. Ce dernier peut également intervenir sur l’écran de la classe de son domicile à l’aide d’une souris ou d’une tablette. Voir l’exemple de la scolarisation du « Petit Charles » de son CE1 à sa 6e.
Les outils de la visioconférence pour enseigner à distance
Il n’est pas question ici d’expliquer comment monter une solution de visioconférence professionnelle. Si vous êtes dans une académie qui utilise déjà ce dispositif, vous utiliserez celui mis en place, mais si ce n’est pas le cas, vous devrez vous rabattre sur des solutions directement disponibles.
Microsoft Teams
Conçu à l’origine pour l’entreprise, Microsoft Teams est un environnement complet pour les télétravailleurs qui peut être mis en œuvre dans un cadre scolaire et cette période de confinement.
Microsoft Teams est inclus dans Office 365 A1, qui est gratuit pour les établissements scolaires. C’est donc une solution qui peut être mise en œuvre rapidement d’autant plus que de nombreuses académies ont déjà fait le choix de cette solution.
Pour le primaire et le collège, il peut être judicieux de configurer Microsoft Teams de façon à ce que les élèves ne puissent pas créer de groupes et d’avoir des possibilités d’interaction contrôlées, par exemple sur la messagerie afin de les recentrer sur le travail de leur classe.
Pour les élèves plus âgés et les étudiants, on doit pouvoir conserver les possibilités par défaut, apprendre à se servir d’un logiciel d’entreprise étant également formateur.
Microsoft Skype
Skype permet de faire une classe vidéo avec jusqu’à cinquante participants ce qui est compatible avec la taille des classes.
Cette solution est très facile à mettre en œuvre. Les élèves n’ont pas besoin d’un compte Skype, il leur suffit de cliquer sur le lien envoyé par leur enseignant. Celui-ci peut travailler de l’école, notamment s’il a des enfants de personnel médical à encadrer ou de son domicile.
L’avantage de travailler à l’école est qu’il peut bénéficier de l’écran interactif, ce qui rend plus confortable sa manipulation des éléments. Cependant, l’utilisation d’un mode dégradé à la souris depuis son domicile est tout à fait envisageable.
Il existe d’autres solutions, comme Hangout de Google (25 participants pour la version éducation) ou FaceTime d’Apple (35 utilisateurs de produits Apple) et dans une moindre mesure des outils comme WhatsApp qui permettent de travailler avec des groupes plus restreints ou de faire du face-à-face avec les élèves restés à leur domicile.
Mon école à la maison, l’outil de classe virtuelle
Créé en 1939, en situation de guerre, le CNED 81 ans après est toujours sur le front. Il permet la scolarisation à distance. Il fut un des pionniers à utiliser les moyens audiovisuels et par la suite informatiques.
Le service « Mon école à la maison » permet donc aux enfants de poursuivre leur scolarité pendant la période de cloisonnement.
Les éditeurs scolaires privés
Depuis de nombreuses années, des sites privés proposent des cours en ligne. Citons par exemple :
En raison de l’épidémie de Covid-19, chaque région met en place un espace numérique de travail pour garder la liaison entre élèves et professeur.
Maxicours toutes les matières du CP à la terminale en accès gratuit de 9 h à 17 h pendant le confinement.
Kartable toutes les matières du CE1 à la terminale
Ma Deuxième École mathématiques collège. Les vidéos de ces cours sont réalisées sur tableaux interactifs, ce qui montre les possibilités de cet outil pour les mathématiques.
Il y en a bien d’autres et en général, les enseignants de vos enfants vont vous donner ceux qu’ils préconisent en fonction de leur façon d’aborder les notions.
Les éditeurs de manuels ont l’obligation de proposer une version numérique de leurs manuels. Certains éditeurs ont décidé de mettre ces ouvrages en accès libre le temps du confinement. On leur en sera gréé. Cependant, travailler avec un manuel en ligne est plus intéressant quand il est fait en coordination avec l’enseignant de la classe. Il est donc raisonnable d’utiliser les manuels électroniques déjà utilisés en classe. L’enseignant pourra ainsi assurer plus facilement le suivi et la cohésion de la classe. Imaginons le résultat si chaque enfant évolue avec un manuel différent pendant le confinement. Lorsque la classe sera de nouveau réunie en fin d’année scolaire, les élèves n’auront pas tous abordé les mêmes sujets durant leur isolement, ce qui rendra la classe trop hétérogène pour repartir avec efficacité…
Les réseaux sociaux participent aussi à la classe à distance
Facebook, Twitter et autres proposent des services qui pourraient être forts utiles pour la classe à distance. Par exemple, l’enseignant pourrait faire une vidéo en direct pour son cours et créer un groupe de chat pour la classe.
Il lui serait aussi possible d’utiliser Twitter ou un système de messagerie instantanée pour des séances de calcul mental, ou d’échanges sur des notions.
Il est certain que la plupart des élèves, notamment du secondaire adoreraient cette pratique. Il reste cependant à convaincre les parents d’accepter l’utilisation de ces outils.
On peut imaginer du travail de groupe dans ces conditions, les élèves mobilisant ces outils pour élaborer un document commun.
Cela peut permettre également de conserver le lien avec les correspondants et surtout de conserver vivants les liens sociaux des adolescents.
Les réseaux sociaux peuvent être utilisés intelligemment. D’ailleurs, certains sont très utilisés dans le monde professionnel et surtout pas pour diffuser des vidéos de chatons, même craquants.
La tentation du parent professeur
Enseigner est un acte professionnel. Les enseignants ont suivi une formation initiale et continuée et ont de l’expérience. L’idéal est donc qu’ils continuent d’assurer la gestion de la classe distante.
Par exemple, un emploi du temps peut être mis en place. Il peut être inspiré de celui de l’école. Comme parent, il est impératif de continuer à rythmer la journée des enfants.
En primaire, l’enseignant pourra donner le programme de la semaine à l’avance et laisser les familles s’organiser. Cependant, comme nous l’avons vu, il est important d’avoir des moments de travail en commun. On peut donc imaginer quelques courtes sessions de visioconférence chaque semaine. Pour que celles-ci soient plus efficaces et condensées, il semble préférable d’opter pour une organisation en classe inversée. Avant la visioconférence, les élèves « dégrossissent » la notion à partir des éléments mis à leur disposition par l’enseignant, des capsules vidéo, les cours du CNED ou des éditeurs privés.
Le temps de la visioconférence permettra de maintenir la cohésion de la classe et d’expliciter les points qui pourraient être restés obscurs.
Les élèves feront ensuite le travail individuel en autonomie, éventuellement avec leurs parents. L’enseignant pourra assister ceux qui le nécessitent avec des sessions WhatsApp ou plus larges avec des groupes de soutien sous Skype, par exemple.
Le rôle des parents est donc bien de proposer à leur enfant un cadre de travail optimal, que ce soit avec un emploi du temps cohérent et un accès confortable aux ressources. Les ressources informatiques de la maison étant probablement limitées, en présence de plusieurs enfants, il faudra gérer le temps d’accès aux ressources en ligne pour qu’il n’y ait pas d’embouteillage, d’autant plus que certains parents devront travailler dans le même temps en télétravail.
Parents, profitez de l’occasion pour partager des moments privilégiés avec vos enfants. Ne vous mettez pas la pression et ne la mettez pas à vos enfants. En cette période, ils auront besoin d’être rassurés. Garder le contact avec l’école et les camarades est très important pour préparer l’après-crise. Les enseignants sont mis au défi de développer de nouvelles compétences dans le travail à distance, il est certain que cette période changera les mentalités et redonnera un peu de sérénité à l’école.
Bon courage à tous !
Est ce que la crise va durer encore longtemps ?
Bonjour
Nous souhaitons que cette crise se termine rapidement, malheureusement nous ne savons pas quand. Cela dépend du respect de chacun de nous des mesures préconisées pour mettre fin à cette épidémie. #Restezchezvous